L’akinésie

Le ralentissement général des mouvements est particulièrement évident au cours de la marche. Le malade avance à petits pas et parfois, traîne les pieds. Il balance aussi moins vigoureusement ou ne balance plus les bras qu’il tient légèrement écartés du corps. Des difficultés à la mise en route ou la poursuite d’un mouvement peuvent aussi apparaître au cours de la maladie. Les pieds semblent collés au sol et le patient a du mal à faire le premier pas. Une fois le premier pas effectué, il peut aussi avoir du mal à s’arrêter. Il est incapable de s’arrêter brusquement et a tendance à tomber en avant. Dans des passages étroits, comme par exemple devant l’embrasure d’une porte, il peut se mettre à chanceler, puis soudain se figer et tomber en avant. Ces difficultés peuvent parfois aussi gêner le demi-tour qui est décomposé en une série de manoeuvres hésitantes. Les patients marchent le tronc légèrement penché en avant, genoux et coudes fléchis, avec une allure pressée caractéristique.

Le visage

La mimique est généralement appauvrie et le visage semble porter un masque. Cette impression est d’autant plus forte que le clignement des paupières est rare. Un excès de salive peut aussi apparaître par insuffisance de la déglutition automatique.


La voix

L’élocution est souvent lente et peut aussi être assourdie ou même, incompréhensible. La voix perd ses intonations et le rythme de la phrase devient monotone.


La rigidité

Le tonus musculaire est augmenté dans la maladie de Parkinson, ce qui entraîne, lors des mouvements passifs, une résistance qui a été comparée à celle observée quand on essaye de plier un tuyau de plomb. Lorsqu’on examine le patient, on peut aussi avoir l’impression que cette résistance cède par à-coups, évoquant le mouvement saccadé d’une roue dentée. Le signe de la roue dentée et la résistance aux mouvements passifs peuvent tous deux être observés au niveau du poignet, à un stade relativement précoce de la maladie.


Le tremblement

Le tremblement parkinsonien est un tremblement de repos dont la fréquence se situe entre 4 et 7 Hz. Il apparaît généralement à une main ou à un pied. La tête reste indemne de tremblement. Il se manifeste quand le patient est au repos et disparaît lorsqu’il effectue un mouvement. Bien que ce tremblement n’empêche pas l’accomplissement des gestes quotidiens, il est pénible pour le patient parce que les autres le remarquent très facilement. Cependant, chez beaucoup de parkinsoniens, le tremblement de repos est associé à un tremblement d’attitude et / ou d’action, qui perturbe l’exécution des tâches quotidiennes.

Bien que le tremblement soit souvent le premier signe évident de la maladie, son importance diminue au fil du temps tandis que s’accentuent le ralentissement des mouvements et la rigidité. Comme nous l’avons déjà dit, 10 à 30 % des patients ne présentent jamais de tremblement. Pour d’autres patients, par contre, celui-ci constitue le symptôme majeur. Dans ces cas, le pronostic général est souvent meilleur.

Avec l’évolution, le tremblement devient généralement bilatéral mais toujours avec prédominance du côté inaugural.


Les troubles végétatifs

Un certain nombre de troubles végétatifs affectent le patient avec une intensité variable. Une sudation excessive est très fréquente, parfois sous la forme d’accès soudains, en particulier la nuit, ce qui oblige le patient à changer de pyjama. Un autre problème courant est la constipation qui dégénère parfois en obstruction intestinale complète. Le fonctionnement normal des muscles intestinaux est entravé par la maladie sous-jacente, ce qui aggrave la tendance à la constipation déjà souvent présente chez les personnes âgées. Des troubles urinaires et des troubles sexuels peuvent survenir. Moins fréquemment, on rencontre de la séborrhée qui rend la peau grasse et entraîne une desquamation.


Les troubles cognitifs et psychologiques

Comme nous l’avons vu, la dépression peut être le symptôme initial de la maladie et précéder de plusieurs mois ou années l’apparition des symptômes physiques. On attribue cette dépression au déséquilibre entre les substances transmettrices dans le cerveau mais elle peut aussi être réactionnelle, traduisant alors que la maladie est psychologiquement mal vécue par le patient. La dépression s’atténue souvent chez les patients qui répondent bien aux médicaments anti-parkinsoniens. Si nécessaire, un traitement anti-dépresseur peut être ajouté au traitement.

Les troubles de la pensée surviennent souvent lorsque la maladie de Parkinson est présente depuis plusieurs années. La pensée peut être laborieuse, ralentie. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent avoir du mal à s’adapter à de nouvelles situations et de ce fait, éviter l’inconnu. Les médicaments dopaminergiques peuvent également être utiles pour cet aspect.

Des troubles mentaux peuvent aussi résulter du traitement médicamenteux.
Les médicaments dopaminergiques induisent souvent des troubles mentaux chez des patients âgés avec une maladie de Parkinson évoluant depuis plusieurs années. Ils se présentent sous forme d’épisodes confusionnels et d’hallucinations. L’apparition d’un changement de qualité des rêves qui deviennent plus animés et plus colorés est souvent le signe annonciateur de ces hallucinations. Le patient a un sommeil agité et il lui arrive de parler au cours de son sommeil. De tels symptômes doivent être communiqués au médecin puisqu’ils indiquent que le traitement est mal supporté. Les hallucinations visuelles ont rarement une tonalité menaçante. Elles sont habituellement décrites comme la sensation de « présences » humaines ou animale. Les hallucinations auditives sont beaucoup plus exceptionnelles. La confusion débute généralement par de la désorientation dans le temps, suivie ultérieurement de désorientation dans l’espace. Si de tels symptômes sont déjà présents avant que ne débute le traitement, celui-ci ne sera pas sans risques puisque les médicaments antiparkinsoniens auront tendance à accentuer les symptômes. Dans ces cas, tout changement de cadre, entre autres une hospitalisation, devra aussi être envisagée avec prudence, l’état mental déjà perturbé du patient pouvant se détériorer davantage s’il se trouve confronté à un environnement inhabituel. L’expérience a montré qu’un traitement à domicile est alors préférable. Quand l’hospitalisation ne peut être évitée, il est utile que le patient emporte avec lui le plus possible d’objets familiers : photos de famille, objets de toilette, vêtements de nuit habituels, etc…



Source:

Qu’est-ce que la maladie de Parkinson ? Comment y faire face ? »

Manuel à l’usage du patient et de sa famille


par le Docteur Gudrun ULM Clinique Paracelsus – Elena D – 3500 KASSEL – Edition 2004


Revue et adaptée par Le Conseil Scientifique de L’Association Parkinson

Coordinateur : Dr J-E. VANDERHEYDEN