Comment on a découvert mon Parkinson ?Je joue du saxophone dans différentes harmonies et, il y 6 ans, je faisais remarquer à un excellent musicien que je ne savais plus détacher mes notes rapidement et les écourter; il me donnait quelques petits trucs mais rien n’y faisait.

Je recevais des remarques du directeur me disant que mon détaché était trop mou. Par après des difficultés d’interprétation, tendance à être une fraction de seconde en retard sur les autres sont survenues ainsi qu’un manque de réflexe.
Un exemple: une mesure débute par une croche pointée suivie d’une double croche, je fais bien la mesure, cette mesure se répète un peu plus loin et je fais 2 croches, je casse le rythme. Avec le temps cela s’accentue, je rate les syncopes, toujours une fraction de seconde en retard, le chef me fait la remarque et dit, devant les autres musiciens, Bernard n’aime pas les syncopes. Je faisais partie d’une très bonne harmonie depuis une vingtaine d’années; me rendant compte que j’avais des difficultés à suivre j’ai donné ma démission, mais je continue à jouer dans d’autres ensembles moins sévères.
A côté de moi une dame joue le même instrument que moi, elle est médecin gériatre et me connaît depuis plus de 20 ans, elle constate mes difficultés, elle en parle à mon épouse qui dit aussi avoir remarqué certains problèmes.
Le médecin me conseille de voir un neurologue et m’envoie chez un confrère. Je passe une série d’examens, le diagnostic est que j’ai le Parkinson. Je suis très actif dans mon village et, lorsqu’il y avait une marche ADEPS, une fête à la bibliothèque… , j’allais aider, mais je refusais de servir les boissons à table, tenir un plateau d’une main et servir de l’autre je n’osais pas m’y aventurer. Je débarrassais les tables en posant le plateau sur la table avant d’y déposer les verres, les tasses … et je reprenais toujours le plateau à 2 mains. C’était déjà un symptôme.
Ma chance c’est que grâce au médecin qui jouait à côté de moi j’ai été diagnostiqué dès le début. Depuis 17 ans je fais partie d’un club de jogging et le neurologue m’a conseillé de continuer à courir, de pratiquer mon instrument et même, si un jour je dois abandonner les sociétés de musique, de continuer à jouer chez moi, faire des exercices. Pour le moment je fais des exercices à vue avec beaucoup d’altérations accidentelles ce qui m’oblige à aiguiser mes réflexes. Deux séances de kiné par semaine, plus quelques exercices de gymnastique le matin et lorsque je dois faire des déplacements dans le village j’essaye de les faire à vélo.
Ma mère avait déjà le parkinson à 45 ans.