La maladie de Parkinson doit son nom au médecin londonien, James PARKINSON, qui le premier l’a décrite en 1817, dans un court mémoire intitulé « An Essay on the Shaking Palsy ». Dans cet ouvrage, il décrit minutieusement les symptômes qu’il avait observés tant chez ses propres malades que chez de simples gens rencontrés dans la rue. Il soupçonnait qu’à l’origine des différents symptômes de la maladie, il n’y avait qu’une seule et unique cause, siégeant dans le système nerveux. Il fut hélas incapable de proposer un traitement susceptible d’aider un tant soit peu les malades.
On ne sait si la maladie existait dans des temps plus reculés, par exemple, la haute antiquité. Des gravures et des dessins donnent à penser que oui. Pourtant, aucune description de tous les symptômes caractéristiques de la maladie n’a jamais été retrouvée avant l’époque de J. PARKINSON.

Les premières tentatives de traitement médicamenteux de la maladie datent de la fin du XIXème siècle. CHARCOT, neurologue français bien connu, préconisait l’emploi d’atropine. Jusqu’à la seconde guerre mondiale, celle-ci constituait pratiquement la seule médication disponible. Dans certains pays comme l’Allemagne, on utilisait aussi des extraits de racine de belladone.
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’ont été synthétisés des produits dont les effets étaient semblables à ceux de l’atropine, à savoir les anticholinergiques. D’autres découvertes thérapeutiques ont suivi au cours des années, dont la plus spectaculaire fut certainement la L-dopa, puis les agonistes dopaminergiques, c’est-à-dire de la dopamine.

Le tableau ci-dessous reprend les principales étapes qui jalonnent l’histoire des traitements antiparkinsoniens.

  • 1817 James PARKINSON : Essai sur la paralysie agitante
  • 1867 ORDENSTEIN / CHARCOT : extraits de belladone
  • 1946 anticholinergiques de synthèse
  • 1961 L-dopa
  • 1969 Amantadine
  • 1974 Agonistes de la dopamine
  • 1975 Inhibiteurs de la MAO-B
  • 1990 Inhibiteurs de la COMT

James PARKINSON avait l’intuition que la maladie était causée par un dérèglement dans le cerveau et cette hypothèse a reçu sa première confirmation au début du XXème siècle, grâce à l’examen minutieux de cerveaux de parkinsoniens décédés. On a découvert qu’un minuscule noyau de cellules nerveuses, situé au centre du cerveau et appelé « substance noire », en raison de sa pigmentation particulière, était curieusement décoloré chez les parkinsoniens. On sait aujourd’hui que cette minuscule région du cerveau est progressivement détruite au cours de la maladie de Parkinson.
La maladie de Parkinson n’a été connue du public qu’entre 1917 et 1927 lorsqu’une épidémie de grippe appelée « grippe espagnole », ce qui indique son pays d’origine, eût ravagé la terre entière. L’infection était due à un virus qui s’attaquait au système nerveux central, entraînant une encéphalite c’est-à-dire une inflammation du cerveau. L’infection virale a laissé pour séquelle, chez un très grand pourcentage de patients touchés, des troubles graves, ressemblant beaucoup à ceux de la maladie de Parkinson ( parkinsonisme post-encéphalitique).

La maladie a frappé des millions de personnes à travers le monde, la plupart d’entre elles ont été soignées dans les hospices de l’époque. Les médecins étaient dans l’incapacité d’aider ces patients. Ils ne pouvaient qu’atténuer leurs souffrances avec de la morphine.

A la veille de la seconde guerre mondiale, la moitié environ des parkinsoniens étaient en fait des victimes de l’épidémie de grippe. De nos jours, les cas de parkinsonisme survenant suite à une infection virale du cerveau sont pratiquement inconnus. Depuis l’épidémie de grippe espagnole, il n’est plus apparu de virus s’attaquant de façon aussi redoutable au cerveau. Aujourd’hui, la plupart des parkinsoniens souffrent d’une affection dégénérative primaire ou « idiopathique ». En d’autres termes, les cellules nerveuses de la « substance noire » dont nous avons parlé plus haut, ne sont pas détruites par un virus mais par un processus de dégénérescence, dont l’origine parait bien être en partie environnementale (neurotoxique) et en partie génétique.

Le nombre de centres se consacrant au traitement de la maladie de Parkinson a particulièrement augmenté ces dernières années. Des associations de patients parkinsoniens se sont également créées. Celles-ci ont largement contribué à développer, dans le grand public, une meilleure connaissance de la maladie de Parkinson et des problèmes auxquels sont confrontés les malades.

Source: Qu'est-ce que la maladie de Parkinson ? Comment y faire face ?":
Manuel à l'usage du patient et de sa famille
par le Docteur Gudrun ULM Clinique Paracelsus - Elena D - 3500 KASSEL - Edition 2004

Revue et adaptée par Le Conseil Scientifique de L'Association Parkinson
Coordinateur : Dr J-E. VANDERHEYDEN